Langue maternelle, résurgence et affect dans la littérature diasporique anglophone

  • Françoise Kral Paris Ouest Nanterre
Mots-clés: Langue maternelle, Hybridité, Créolisation, Kristeva, Julia, Glissant, Edouard, Rushdie, Salman, Ali, Monica, Lahiri, Jhumpa

Résumé

Contrairement au roman post-colonial qui envisage souvent le rapport à la langue anglaise selon la dichotomie langue de la domination coloniale / langue du colonisé, le roman diasporique interroge cette opposition. Dans les romans de la diaspora indienne notamment, l’anglais n’est plus perçu comme un vecteur de domination culturelle, mais est de plus en plus souvent représenté comme une langue neutre, moins chargée d’affect que la langue première et susceptible de devenir un lieu de redéfinition sociale pour le migrant. Or si la langue maternelle reste le lieu privilegié de l’affect et constitue le socle affectif et culturel de l’individu, on peut s’interroger sur l’érosion de cette assise dans le contexte actuel de transnationalisme et de mondialisation, et notamment sur les conséquences éthiques du déracinement permanent auquel certains sujets diasporiques se trouvent condamnés comme nous y invitent des romans tels que Fury de Salman Rushdie. La reflexion qui suit prend appui sur les travaux de Derrida, Kristeva et Glissant pour réflechir aux modalités de la résurgence de l’affect a travers la langue maternelle.

 

Biographie de l'auteur

Françoise Kral, Paris Ouest Nanterre
Françoise Kral est maître de conférences a l'Université Paris 10 Nanterre. Elle est l'auteur de plusieurs articles sur la littérature postcoloniale, la littérature diasporique et les récits de voyage. Ses dernières publications incluent Critical Identities in Contemporary Anglophone Diasporic Literature (Basingstoke : Palgrave Macmillan, 2009) et Re-presenting Otherness, Mapping the Colonial Self / Mapping the Indigenous Other in the Literatures of Australia and New Zealand (Nanterre : Publidix, 2005).
Publiée
2009-07-16
Rubrique
ARTICLES