Couverture-L'Atelier-10.1-2018

Finitude, captivité, pauvreté ontologique, silence, souffrance, exploitation, mort. À quelques importantes exceptions près, la tonalité dominante dans le champ encore jeune des études animales aura été mélancolique. L’animal qui naguère peuplait nos contes et nos fables est devenu désormais une figure pathétique, pour ne pas dire tragique. 

Or, est-il encore possible aujourd’hui, serait-il éthique, de concevoir et de représenter les animaux sur le mode comique, comme le demande Ursula K. Heise ?

Ce numéro sera l’occasion d’interroger, au cœur et en marge du canon anglophone, les enjeux éthiques, politiques, épistémologiques et littéraires que soulève l’étude des comédies animales. On entendra dans l’écho balzacien de notre titre une invitation, non seulement à rendre aux mondes animaux l’architecture riche et complexe que La Comédie humaine empruntait à Cuvier pour son « histoire naturelle de la société », mais aussi à repenser ces mondes en relation dynamique et complice avec les mondes humains, comme nous l’enseigne l’éthologie.

— Numéro coordonné par Antoine Traisnel et Anne Ullmo

Publiée: 2018-07-09